Karen Tam - 2022
Oeuvres vendues en paire
Avec les œuvres Diadem Bullets et Trompe l’œil Tussle, Karen Tam poursuit son questionnement sur la représentation de l’identité culturelle chinoise en détournant certains objets qui y sont associés. Elle choisit ici la technique du papier découpé. Cet art ancien pratiqué en Chine depuis des siècles est un savoir-faire qui résiste aux imitations créées mécaniquement, qui font partie de ces chinoiseries abondantes sur le marché.
Édition de 30 exemplaires, 50,6 x 40,6 cm (chacune). Sérigraphie 8 passages sur papier Cougar 130 lbs.
Les formes qu’elle taille sont inspirées quant à elles des tapis orientaux populaires aux États-Unis dans les années 1920 et 1930. Bien que fabriqués en Chine, ceux-ci étaient arrimés aux goûts des acheteurs occidentaux et amalgamaient motifs traditionnels et Art déco. L’artiste a ensuite puisé dans les couleurs de l’opéra chinois afin de doter l’ensemble d’une douceur harmonieuse. Les soies d’impression ont été créées directement à partir des pochoirs et la superposition des couleurs mime la matérialité originale du papier.
Diadem Bullets, édition de 30 exemplaires, 50,6 x 40,6 cm. Sérigraphie 8 passages sur papier Cougar 130 lbs.
Les œuvres sont présentées en diptyque, ce qui accentue la dualité de leurs éléments. Diadem Bullets propose un agencement de motifs semi-abstraits, alors que Trompe l’œil Tussle prolonge cette composition tout en présentant aussi les figures d’un homme et d’une femme. La tension dramatique entre les deux personnages contraste avec la délicate apparence de l’ensemble. Si le couple semble danser, c’est bien un couteau que la femme pointe vers le flanc de l’homme. Karen Tam propose ainsi de redonner son agentivité à la femme d’origine asiatique en la libérant de cette image de douceur dans laquelle le regard de l’autre voudrait l’enfermer.
-Textes de France Cantin, étudiante de premier cycle en Histoire de l’art, UQAM.
Trompe l'oeil Tussle, édition de 30 exemplaires, 50,6 x 40,6 cm. Sérigraphie 8 passages sur papier Cougar 130 lbs.
BIOGRAPHIE
Karen Tam est une artiste et commissaire basée à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal dont la recherche se concentre sur les constructions et les imaginaires culturels et communautaires, à travers des installations dans lesquelles elle recrée des restaurants chinois, des salons de karaoké, des fumeries d'opium, des boutiques de curiosités et autres sites de rencontres culturelles. Elle a exposé ses œuvres et participé à des résidences en Amérique du Nord, en Europe et en Chine, notamment au Musée d'art He Xiangning et au Musée des beaux-arts de Montréal. Tam a remporté le prix Giverny Capital 2021 décerné par la Fondation Giverny pour l'art contemporain, et a été finaliste pour le prix Louis-Comtois 2017, finaliste pour le prix en art actuel du Musée national des beaux-arts de Québec en 2016, et retenue sur la longue liste des prix Sobey en 2010 et 2016. Tam est titulaire d'un MFA en sculpture (School of the Art Institute of Chicago) et d'un PhD en Cultural Studies (Goldsmiths, University of London). Elle est représentée par la Galerie Hugues Charbonneau à Montréal.
Karen Tam remercie Célia Beauchesne, Rosemarie Laporte, Maeva Gauthier-Chartrand et Mathilde Varanese, étudiant.e.s à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM et le professeur Gwenaël Bélanger pour leur contribution au processus de création et d’impression des oeuvres, réalisées dans le cadre d’À l’affiche, un projet d’édition d’art par Arprim, centre d’essai en art imprimé.